L’Opus Dei : mythes et réalité

Article publié dans Catalyst le journal du Catholic League for Religious and Civil Rights.

Fondé en 1928 par saint Josémaria Escriva, l’Opus Dei (« œuvre de Dieu » en latin) a été érigé en prélature personnelle par le pape Jean-Paul II en 1982. Il a pour mission de répandre l’enseignement du Christ sur l’appel universel à la sainteté. L’Opus Dei œuvre au sein de diocèses dans le monde entier à l’invitation d’évêques locaux. Il est le sujet de plusieurs mythes qui ont été remis en vogue dernièrement par le best-seller Da Vinci code. Le Catholic League tient à rétablir les faits.

Mythe : L’Opus Dei est secret Réalité : L’Opus Dei s’intéresse surtout à la formation spirituelle, chose qui ne fait pas normalement la une des journaux. Les retraites, les journées de récollection et la direction spirituelle qu’il offre n’attirent pas autant d’attention que les écoles, les hôpitaux et les autres œuvres publiques qui sont l’apanage de nombreuses institutions catholiques. Lorsque l’Opus Dei promeut des établissements ou des activités plus visibles, il ne les parraine pas directement mais encourage plutôt ses membres à en assumer l’organisation à titre personnel. Ce fait met en évidence que l’Œuvre cherche surtout à encourager les gens à se sentir personnellement responsables de la sanctification des réalités séculières. L’Opus Dei n’a que 75 ans – tandis que des millions de personnes de par le monde le connaissent bien, beaucoup le connaissent encore mal. Avec le temps, cette ignorance disparaîtra.

Mythe : L’Opus Dei est conservateur Réalité : En matière de politique et de théologie, l’Opus Dei ne propose rien d’autre que ce que l’Église enseigne. Il est frivole de targuer de conservatrice la doctrine catholique. Certains enseignements de l’Église sont toujours perçus comme étant conservateurs, mais d’autres ne le sont pas, et d’autres encore laissent place à la liberté d’opinion. Sur ces questions opinables, les membres de l’Opus Dei prennent des décisions autonomes, comme le font tous les autres fidèles catholiques. L’Opus Dei n’a pas de programme politique ou théologique et ne cherche qu’à aider les gens à approfondir leur foi et à la vivre au quotidien.

Mythe : Les membres actuels et éventuels de l’Opus Dei sont assujettis au lavage de cerveau et à la contrainte Réalité : L’Opus Dei respecte entièrement la liberté personnelle. Il est ridicule de croire que le pape et les évêques du monde appuieraient un organisme qui agirait autrement. Les coûtumes et les usages de l’Opus Dei, comme ceux d’autres institutions catholiques, sont tout à fait sains et reposent sur les pratiques et les lois qui ont toujours été suivies dans l’Église. Les enseignements du Christ sont exigeants, mais l’Opus Dei et d’autres organismes catholiques offrent un mode de vie qui facilite leur application. Parler de lavage de cerveau et de contrainte pour décrire cette réalité dénote un manque d’honnêteté intellectuelle et est un affront à l’Église ainsi qu’une insulte aux personnes qui adhèrent à ces institutions en toute liberté et en pleine connaissance de cause. Aujourd’hui, s’il n’est plus acceptable de critiquer un adulte qui agit librement, quel que soit son comportement, il est encore acceptable d’adresser des reproches à ceux et celles qui aident leurs frères et sœurs dans la foi à rechercher la sainteté.

Mythe : L’Opus Dei oblige ses membres à pratiquer des mortifications corporelles dangereuses Réalité : L’Opus Dei aide ses membres à suivre les enseignements de l’Église. L’Église enseigne entre autres qu’il est moralement nécessaire de sacrifer son temps, son argent, ses ambitions et son confort. Les membres de l’Opus Dei essaient de faire de petits sacrifices, comme sourire lorsqu’ils sont fatigués, persévérer dans leur travail ou écouter ceux qui en ont besoin. Dans l’Église, il y a toujours eu des hommes et des femmes de Dieu qui ont pratiqué d’autres formes de pénitence comme le jeûne et des mortifications corporelles. Ils emploient notamment le cilice et la discipline, symboles de la croix d’épines et de la flagellation de Jésus qui aident à s’identifier au Christ souffrant. De nombreux saints ont exercé ces pénitences de façon héroïque, dont le fondateur de l’Opus Dei, saint Josémaria Escriva, qui avait un profond esprit de pénitence. Comme dans d’autres institutions de l’Église, des membres célibataires de l’Opus Dei pratiquent librement ces coûtumes, mais de façon atténuée. Ils le font toujours selon l’avis de leur directeur spirituel et de façon à ne pas nuire à leur santé, contrairement à ce que les rituels de flagellation brutale présentés dans le livre Da Vinci code pourraient laisser croire. Ces sacrifices ne sont certainement pas au cœur de l’enseignement de l’Opus Dei, qui met plutôt l’accent sur la sainteté dans le quotidien.

Mythe : En vertu de son titre de « prélature personnelle », l’Opus Dei n’est pas assujetti aux évêques Réalité : En tant qu’institution catholique internationale, l’Opus Dei relève du Vatican. Il en va de même pour toutes les autres institutions internationales de l’Église. À l’échelle locale, les membres de l’Opus Dei continuent d’appartenir à leur diocèse et demeurent sous l’autorité de leur évêque comme les autres catholiques. Avant de commencer son travail apostolique dans un diocèse, l’Opus Dei obtient la permission de l’évêque, qu’il tient au courant du déroulement de ses activités par la suite. Cette façon de procéder n’a pas changé lorsque l’Opus Dei est devenu une prélature personnelle en 1982. L’Opus Dei ne dirige ses membres qu’en ce qui a trait à la mission de la prélature, qui consiste, dans son cas, à aider les gens à sanctifier leur vie quotidienne.

Mythe : Si l’Opus Dei est si critiqué, cela doit être parce qu’il fait quelque chose de mal Réalité : Toute organisation qui connaît un certain succès est critiquée, qu’il s’agisse de Coca Cola ou de l’Église catholique. Le fait que l’Opus Dei soit critiqué montre qu’il a un certain impact. Il suffit de ne pas croire en Jésus-Christ, de rejeter les enseignements de l’Église ou de ne pas faire preuve de loyauté envers le pape pour trouver à redire contre l’Opus Dei, qui est fidèle sur tous ces plans. Il arrive aussi que des personnes critiquent une institution pour des raisons personnelles – et même avec de bonnes itentions. Mais il faut voir plus loin que la critique – des millions de personnes dans le monde connaissent et aiment l’Opus Dei, dont le pape et de nombreux évêques. Un tiers de l’épisopat mondial a demandé au Vatican d’ouvrir la cause de canonisation du fondateur de l’Opus Dei, saint Josémaria Escriva, déclaré saint en 2002 par le pape Jean-Paul II devant une foule de plusieurs centaines de milliers. Cette faveur populaire découle du fait que l’Opus Dei apporte une aide si précieuse à ceux et celles qui veulent unir foi et vie quotidienne.