3ème émission : Donner à manger aux affamés et à boire à ceux qui ont soif

Considérons aujourd’hui ces deux œuvres de miséricorde: Donner à manger aux affamés et à boire à ceux qui ont soif.

Considérons aujourd’hui ces deux œuvres de miséricorde: Donner à manger aux affamés et à boire à ceux qui ont soif. Dieu, Père de Miséricorde qui a nourri son Peuple tout au long des siècles, le fait désormais au quotidien lorsqu’il met sur notre table ce dont nous nous nourrissons. De ce fait, les familles devraient prendre l’habitude de dire une prière avant le repas et de remercier le bon Dieu à la fin pour tous ses bienfaits.

Ne laissons pas tomber cette coutume, y compris lorsque nous ne sommes pas chez nous, car elle manifeste profondément notre foi tout en étant, peut-être, d’une grande efficacité apostolique auprès de ceux qui en sont témoins.

Durant ce Jubilé extraordinaire de la Miséricorde, ce don quotidien de nourriture doit nous porter non seulement à en remercier Dieu, mais aussi à nous soucier de ceux qui, parmi nos frères, n’ont pas cette nourriture quotidienne. Pensons à ces millions de personnes dans le monde qui n’ont rien ou pratiquement rien à se mettre sous la dent alors qu’il existe nombre d’endroits où l’on jette parfois des aliments sous prétexte de réduction de réserves, par négligence ou pour ne pas en baisser le prix.

“Les aliments que l’on jette à la poubelle, dit le saint Père, sont volés à la table du pauvre”. Le pape a donc ainsi invité à plusieurs reprises à revoir la distribution des produits dans le monde pour combattre d’une façon ou d’une autre ce qu’il appelle la « culture du déchet ».

Tournons notre regard vers le Christ pour admirer comment il multiple les pains et les poissons afin de rassasier la foule affamée. Un peu plus tôt, les Apôtres lui avaient suggéré de congédier les gens : « Qu’ils aillent aux villages, aux fermes des environs, chercher un toit et de la nourriture, ici nous sommes dans un endroit désert », lui proposent-ils. Curieusement, les Apôtres prétendaient qu’après avoir écouté la Parole de Dieu, chaque famille cherche sa nourriture de son côté. Or le Seigneur manifeste ouvertement que nourrir l’affamé nous concerne tous : « Donnez-leur à manger vous-mêmes », leur répond-il pour procéder sur-le-champ à ce fabuleux miracle qui les émerveilla tous.

Les Douze apprirent bien cette leçon pour cultiver, par la suite, durant les premières années de l’Église, la distribution de nourriture parmi les fidèles les plus pauvres. Cette attitude a été le fait de l’Église jusqu’à nos jours où les chrétiens sont investis dans de nombreuses initiatives de charité. Des banques alimentaires, des cantines publiques, des écoles de cuisine pour personnes en formation et beaucoup d’autres projets de service, ont été lancés aussi bien dans des pays en développement qu’aux périphéries des plus riches. Ne nous contentons pas d’en être admiratifs, prions au moins pour qu’elles soient très efficaces et donnons-leur un coup de main si nous sommes en mesure de le faire.

Plein de joie et de générosité, soyons porteurs de la miséricorde de Dieu avec tous, avec les indigents tout spécialement. Nous ne manquerons pas d’occasions si nous nous pratiquons la charité : consacrer périodiquement du temps aux organisations solidaires ; en faire son travail professionnel ; contribuer financièrement à ce type de projet ; œuvrer pour que les lois soient au service d’un commerce équitable des aliments ; éviter le gaspillage chez soi, etc.

“J’ai eu faim et vous m’avez donné à manger, j’ai eu soif et vous m’avez donné à boire”. Ces paroles du Christ doivent toucher notre âme et nous interpeler : « Quant à moi, que puis-je faire? Comment encourager les autres ?

Jésus, qui est Donneur de Vie, a non seulement distribué des pains et des poissons sur une colline de Galilée mais, le moment sublime de la Dernière Cène arrivé, il distribue le pain devenu son Corps et le vin devenu son Sang. S’il nous arrivait de nous trouver des excuses pour ne pas nous investir dans des œuvres de charité, ou si notre égoïsme nous faisait détourner la vue de ceux qui manquent du strict nécessaire ; si nous sommes dépensiers à l’excès ou si nous croyons que la faim est un sujet trop complexe pour y faire face personnellement, fixons notre regard sur le Christ-Eucharistie : C’est Lui, Justice Suprême, qui s’est offert en Aliment et qui s’est livré complètement. Il est venu en ce monde pour que sa Vie devienne l’aliment de la nôtre. Sa générosité nous rend vigoureux et sa mort nous rend la vie.

Jésus-Christ, le visage de la miséricorde du Père, qui nous donne l’aliment de son Corps et de son Sang, sous les apparences du pain et du vin, nous offre ainsi une participation à la vie éternelle. Imitons-le. Nous ne saurions atteindre un tel niveau de don de soi, mais nous sommes en mesure de donner à manger et à boire aux membres du Corps mystique du Christ, en les invitant à s’approcher de l’Eucharistie et d’autres formes de secours matériels.

Dès le début de l’Œuvre, saint Josémaria communiqua à quiconque se formait à ses côtés, le beau souci chrétien d’aller à la rencontre des indigents, de ceux qui manquent de ressources matérielles. Il s’adressa aimablement aux nécessiteux et à ceux qui tâchaient d’occulter dignement leur pauvreté.

Il les appelait “les pauvres de la Vierge”, et allait les voir habituellement le samedi, pour honorer Notre-Dame. Il s’investissait dans cette œuvre de miséricorde, sans les humilier. De plus il encourageait les garçons, à qui il suggérait de l’accompagner, à offrir un peu d’argent, une lecture sympathique, des jouets pour les enfants, des friandises que ne pouvaient s’offrir que les riches… et surtout, il leur communiquait son affection en s’entretenant avec eux, plein d’intérêt pour leurs nécessités et leurs problèmes. Ainsi, ils percevaient, avec joie, qu’ils travaillaient avec leurs frères.

Des occasions semblables, il y en a tous les jours dans la vie de tout un chacun. Demandons à saint Josémaria de nous aider à les trouver et à suivre son exemple de service, de charité, de véritable amour.