Aider des "sans abri"

Un vendredi soir pas comme les autres : des étudiantes habitant le foyer "Les Ecoles" vont servir le dîner et tenir compagnie à des personnes "sans abri" chaque semaine, concrétisant ainsi l'encouragement du Pape François à se donner généreusement aux autres.

Le pape François attire souvent notre attention sur l'importance pour un chrétien de se sentir plus concerné par les personnes qui restent parfois "à la périphérie de notre cœur". Le centre universitaire les Ecoles, dont l'aumônerie est confiée à l'Opus Dei, a décidé de prendre cette invitation au sérieux. Chaque vendredi soir, le défi se transforme en aventure! Entretien avec Sophie :

1. Avec quelques étudiantes qui fréquentent la résidence universitaire les Ecoles, vous avez décidé de consacrer vos vendredis soir à accompagner des personnes en situation précaire. Pourriez-vous nous raconter un peu en quoi cela consiste?

Oui.Les Écoles proposent aux étudiantes qui habitent à la résidence ou qui assistent à ses activités de donner un peu de leur temps pour aiderdes personnes en situation précaire. Concrètement, il s’agit d’aider à réchauffer et à servir un dîner à des personnes sans abri,à passer la soirée avec elles et à essayer de leur faire passer un bon moment.

2. Constatez-vous de la motivation chez les jeunes qui participent à cette activité de la résidence? Et pourquoi?

Les étudiantes à qui nous avons parlé de ce projet se sont montrées enthousiastes. Si, au début, quelques-unes avaient une petite appréhension : celle de ne pas savoir trouver de mots adaptés, de pas savoir s’y prendre…cela n’a pas duré. Pour le moment, en terme de bénévoles, nous sommes au complet ! Il est même arrivé que nous soyons trop nombreux… Sur place, les étudiantes se sont très bien intégrées à l’équipe de bénévoles. Les contacts avec les bénéficiaires de cette action ont été excellents et très enrichissants pour tout le monde. La motivation et la générosité chez les étudiantes sont bien au rendez-vous !

Les raisons de cet engagement solidaire ? Je crois qu’elles sont conscientes de la chance qui est la leur de pouvoir faire des études dans de bonnes conditions. Les résidentes des Écoles et leurs amies, sont soucieuses de ne pas se replier sur elles, dans un petit monde de privilégiés. Elles aspirent à construire un monde dans lequel il y ait moins d’individualisme et de barrières. Pour cela, elles sont prêtes à donner d’elles-mêmes pour nouer des liens avec des personnes qu’elles ne côtoient pas habituellement et dont elles ont beaucoup à apprendre.

3. Le pape François manifeste souvent son inquiétude face à l'embourgeoisement et à ce qu'il appelle les "chrétiens de salon". Pensez-vous que cela soit un risque réel chez les jeunes aujourd'hui?

C’est un risque, bien sûr, car les moyens matériels mis à la disposition des jeunes ne manquent pas. Les jeunes chrétiens, même pleins de bonne volonté, peuvent se laisser entraîner, comme les autres, par une vie facile demandant peu d’efforts et apportant un maximum de plaisirs. C’est la raison pour laquelle il est indispensable d’offrir aux jeunes d’autres alternatives que la consommation. Le bénévolat, le don de soi me paraissent être de très bons moyens pour se construire en tant que jeunes adultes responsables et soucieux du bien commun. Les étudiants expérimentent directement qu’il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir. Il faut faire appel à eux, leur faire confiance, leur donner des responsabilités.

4. Quelles sont les activités habituellement proposées dans les centres de jeunes dont l'Opus Dei assure l'aumônerie, pour aider les jeunes à sortir d'eux-mêmes? Avez-vous eu d'autres initiatives de ce type?

Les activités proposées à la résidence des Écoles sont d’abord spirituelles : cours de catéchisme, cours, moments de prière. Sur le plan humain et social, nous allons également, avec les étudiantes volontaires, rendre visite à des personnes âgées, souffrant de solitude en maison de retraite.
Sinon, pour vous donner quelques exemples récents… A Noël dernier, nous avons proposé notre aide pour le nettoyage de l’église de Saint-Séverin. Nous voulions d’une part préparer dignement la naissance du Christ en soignant son église et d’autre part sensibiliser les étudiantes à ces tâches de façon à ce qu’elles apprennent à servir l’Église.

Ou encore, nous avons proposé aux étudiantes pour l’été 2014 de participer à une action se déroulant à Budapest. Il s’agissait d’aider une paroisse historique de la ville à dresser l’inventaire de son patrimoine, négligé durant la période de la guerre froide. Cette expérience à l’étranger a été très enrichissante.

5. Selon vous, quel est le plus grand bénéfice qu'apporte cette activité?

La générosité ! Cette activité de service des plus démunis permet de prendre conscience qu’on ne peut vivre enfermé en soi à ruminer ses petits problèmes, que ceux-ci disparaissent dès lors qu’il y a un don de soi désintéressé…