Des étudiants aident des jeunes à Ottawa

Que faire pendant l’été? " Imaginez que vous avez 12 ans. Vous avez passé vos examens de fin d’année et les vacances d’été sont commencées. Mais vos parents sont peu fortunés et ne peuvent vous payer un séjour dans une colonie de vacances. Il vous faut alors vous occuper pendant les semaines d’été"

Pierre Savary du service de prévention d’incendies de la Ville d’Ottawa montre de l’équipage à Gino

Que faire pendant l’été?

Imaginez que vous avez 12 ans. Vous avez passé vos examens de fin d’année et les vacances d’été sont commencées. Mais vos parents sont peu fortunés et ne peuvent vous payer un séjour dans une colonie de vacances. Il vous faut alors vous occuper pendant les semaines d’été. Mais comment faire? Vous n’avez que 12 ans. Voilà le dilemme auquel se heurtent beaucoup de jeunes pré-adolescents. C’est précisément à cette question qu’ont décidé de s’attaquer des étudiants universitaires d’Ottawa. Ils ont participé à des activités de formation à Parkhill, un centre de l’Opus Dei à proximité de l’Université d’Ottawa et, à la lecture des œuvres de Saint Josémaria Escriva, ont compris qu’une façon pour les chrétiens d’améliorer la vie des autres consiste à les aider à faire bon usage de leur temps et à préparer leur avenir. Un des étudiants, Jean-Pierre Chabot, de Moose Factory près de la Baie James, avait déjà participé au programme Enrichissement pédagogique sportif (EPS), un programme parrainé par Ernescliff College de Toronto et qui fait appel à un mélange d’activités sportives et pédagogiques pour inciter les enfants du quartier de Regent Park à mieux se former. Chabot et ses amis ont décidé qu’il suffisait d’un peu d’imagination pour adapter le programme EPS aux besoins d’Ottawa (et de beaucoup d’autres villes). C’est ainsi qu’est né ASEOP (en anglais Academic Enrichment and Sports Ottawa Program).

Comment démarrer un programme

ASEOP a recruté 24 garçons de 11 à 13 ans provenant de tous les coins d’Ottawa, ce qui a sensiblement compliqué les arrangements pour le transport. Mais après un début marqué par une certaine confusion, les choses se sont arrangées. Le but d’ASEOP était d’offrir aux enfants diverses activités pédagogiques, sportives et culturelles pour enrichir leur formation et les aider à s’intégrer à la vie à Ottawa. Les fruits n’ont pas tardé à se manifester. Dès le début, les jeunes se sont mis à s’encourager les uns les autres. Par exemple, Gino Tropnas s’est empressé de conforter un co-équipier qui subissait mal la défaite qu’il avait subi en jouant au soccer. Et lorsque Gino a fait une tournée du gymnase dans un uniforme de sapeur-pompier ― avec casque, bottes, vêtements de cuir, etc. ― on n’a pas manqué de l’applaudir. Il s’est très bien tiré d’affaires.

Rêves de carrière

Pourtant, la ronde de Gino n’était pas uniquement un jeu. Elle avait un but sérieux : sensibiliser ses copains (et lui-même) à des carrières que peu de jeunes connaissent. Pierre Savary, de la Direction de la prévention des incendies, à Ottawa, a fait une très forte impression en faisant une présentation Power Point où il a expliqué non seulement le dur travail que font les pompiers, mais l’importance du travail d’équipe. Ce sont des occasions comme celles-là qui permettent à de jeunes garçons de rêver. Lorsqu’ils découvrent des emplois où on fait appel au courage, ils se mettent à rêver. Cela fait partie de leur apprentissage. Ils apprennent à se fixer des objectifs. C’est ainsi qu’ils acquièrent le sens des responsabilités : ils comprennent qu’il leur faut choisir une voie parmi d’autres et s’y engager avec ferveur. Il se peut que Gino ne devienne jamais un pompier. Mais il y songe.

Jean-Pierre Chabot: « Il y a toujours une certaine expression qui fait suite à la compréhension d’une idée ou de la solution à un problème. En tant que moniteur d’ASEOP, je crois que la plus grande satisfaction provient de ces « regards ». On cherche ensuite à créer des activités qui suscitent ces expressions où les jeunes montrent qu’ils peuvent surmonter leur découragement ou leur frustration. Ce que recèlent ces regards est ce qui rend l’expérience de l’enseignement si gratifiante. Erix Escobar, Tobias Mwandala et Gerhard Freundorfer peuvent témoigner de cela. En enseignant aux jeunes qui participent à ce programme des matières particulières et leur donnant un exemple de vie, on leur rend service et on apprend beaucoup soi-même.

Terre, mer et air

Patrick et Turbileq en vol dans un Cessna du Rockcliffe Flying Club à Ottawa

Le 31 juillet, six garçons du camp ont testé leur tolérance aux hautes altitudes en s’envolant dans un Cessna à quatre places. Simon Garrett, l’instructeur chef du Rockliffe Flying Club, avait prévu des tables et des ombrelles pour l’heure du lunch. Il y avait aussi un champ à proximité de la piste de décollage et on a pu l’utiliser pour un match de soccer. Les jeunes ne sont pas tous arrivés au Club en même temps. Certains d’entre eux étaient dans une fourgonnette conduite par Jean-Pierre. Toutefois, la plupart ont dû utiliser le transport public. Quant à ceux qui sont montés à bord de l’avion, ils se sont fort amusés. Les six garçons qui ont fait un vol avaient été choisis pour leurs efforts exceptionnels au cours des deux premières semaines du programme.

Jean-Pierre: « Six des garçons qui participent activement au programme au cours des premières semaines ont droit de participer à un vol. Le Rockliffe Flying Club appuie cette activité depuis deux ans et c’est maintenant un moment exceptionnel du programme pour ceux qui sont admis à faire un vol à bord d’un petit avion. La plupart des garçons ne sont jamais montés à bord d’un tel avion et cette expérience leur paraît inoubliable. Comme beaucoup d’entre eux proviennent de familles vivant dans des quartiers défavorisés, des rêves comme celui de devenir pilote peuvent être supprimés par les influences sociales et les problèmes auxquels ils se heurtent dans la vie quotidienne. Je ressens plus d’émotion à la vue de leur émerveillement au moment de monter à bord de l’avion que je n’en ressentirais si je devais moi-même monter à bord ».

La formation pédagogique

Erix Escobar en train de donner un cours en mathématiques

Les activités quotidiennes d’ASEOP prévoyaient deux heures de mathématiques et d’anglais le matin. Les cours étaient donnés simultanément à deux groupes de 12 garçons et, pour faciliter l’apprentissage, comportaient beaucoup de jeux et d’exercices. L’objectif était d’améliorer leurs connaissances dans ces matières et de leur inculquer le goût de l’étude.

La formation du caractère et le counselling personnel

Les classes du matin étaient suivies d’une causerie sur des sujets comme l’amitié, l’étude, le travail d’équipe et le respect des autres. Ces causeries ont donné aux participants la possibilité de développer leur personnalité et leur sens des responsabilités. On leur a appris les vertus de la ponctualité, de l’ordre et de la persévérance dans le travail. Ils ont également appris la valeur de l’amitié.

Chaque garçon ayant participé au programme s’est vu offrir la possibilité d’avoir des entretiens personnels avec les moniteurs. Ceux-ci pouvaient ainsi renforcer certaines idées présentées lors des causeries et aider les garçons à se fixer des objectifs personnels.

Erix Escobar

« À Parkhill, le centre de l’Opus Dei où je suis allé, j’ai été encouragé à me dépasser et à ne pas me satisfaire d’efforts médiocres à l’école ou ailleurs. La médiocrité n’est pas très attirante. Maintenant, j’essaie de donner à ceux qui sont plus jeunes que moi le même goût de se dépasser. J’ai compris que ma contribution pouvait les aider. Comme j’étais le professeur de mathématiques, je me souviens que la plupart des garçons faisaient preuve de sérieux, et ce, même s’il est difficile d’étudier en été. De plus, certains jeunes ont manifesté un intérêt particulier pour la matière et souhaitaient apprendre plus que ce qui était prévu au programme. Les jeunes ont certainement contribué à faire en sorte que ASEOP ait été amusant. Je suis heureux d’avoir participé à ce programme. »

Bulletin d’ASEOP (Ottawa) – Publié par l’Association pour la culture et l’éducation